Alors que le sport professionnel est à l’arrêt depuis près d’un mois, les Français ressentent comme jamais le besoin et l’envie de pratiquer une activité physique et sportive.
Avec différents acteurs du monde sportif, François Cormier-Bouligeon signe une tribune dans laquelle est souligné l’importance de pratiquer une activité physique ainsi que de voir évoluer ce secteur vers plus de responsabilité et plus de solidarité.
Le sport constitue une des solutions pour le monde d’après. La crise sanitaire et une occasion unique de faire du sport un outil majeur de construction de cette nouvelle société.
Le texte de la tribune :
« Le sport d’après »
La crise sanitaire que nous traversons se conjugue d’ores et déjà avec une crise économique et sociale dont on ne mesure encore ni l’ampleur ni les conséquences.
Femmes et hommes travaillant dans l’univers du sport, nous souhaitons ardemment qu’il y ait « un avant et un après Covid-19 ». Nous sommes convaincus que le sport et chacun de nous, comme le colibri de la légende, devons faire notre part.
Le confinement a conduit à un puissant ralentissement de nos activités et à la modification profonde de nombre de nos habitudes quotidiennes. Cela nous questionne aujourd’hui : plutôt que subir ces crises violentes, ne devrions-nous pas, de nous-mêmes, ralentir de façon durable ?
Pas pour régresser socialement, économiquement ou même sportivement, mais pour vivre mieux demain et laisser le temps aux écosystèmes de se régénérer. Nous prônons une croissance plus solidaire et responsable, respectueuse de notre planète et de ses habitants pour construire une société durable, plus juste, plus équitable et plus harmonieuse.
Et si, enfin, nous prenions le temps ?
Prendre le temps, c’est faire différemment, pas toujours plus mais faire mieux. Prendre le temps, c’est en consacrer plus à ses proches. Prendre le temps, c’est en donner davantage aux autres et œuvrer à l’intérêt général. Prendre le temps, c’est laisser sa voiture pour les courts trajets et marcher, pédaler, courir…
Prendre le temps, c’est en offrir à ses salariés pour qu’ils pratiquent un sport. Prendre le temps, c’est faire davantage de sport pour vivre mieux. Prendre le temps, c’est aussi en laisser à la nature pour ne pas épuiser ses ressources.
Le sport a toute sa place dans la construction de cette nouvelle société. D’une part, le Covid-19 semble avoir affecté plus gravement les personnes les plus fragiles du fait de leur âge et/ou de leur état de santé général. Or, de nombreuses études ont démontré les bienfaits de la pratique sportive sur la prévention et/ou le traitement de pathologies diverses.
D’autre part, le confinement aura permis de prendre conscience du besoin vital de bouger. Bouger pour mieux vivre le confinement, bouger pour se libérer de cette pression, bouger pour se sentir libre, bouger pour le plaisir tout simplement…
L’activité physique et sportive a ainsi été reconnue comme un besoin fondamental - quasi vital - par le gouvernement en étant intégrée dans la liste des sept motifs d’autorisation de sortie pendant la période de confinement. Cette reconnaissance pourrait représenter un tournant majeur pour la place du sport dans notre pays et ancrer durablement la pratique sportive dans la vie des Françaises et des Français."
Couplée à la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris en 2024, cette crise sanitaire est une situation qui doit impérativement nous conduire à faire du sport un outil majeur dans la construction de cette nouvelle société. Ne la laissons pas passer.
Paris 2024 est un projet unique permettant de promouvoir le sport mais plus globalement, le fait de bouger, de se déplacer activement comme facteur indispensable de bien-être, d’équilibre, d’épanouissement et de lien social..
Le sport constitue donc une des solutions mais il est aussi une partie du problème.
Le sport devra ainsi se réformer à tous les niveaux : du sport professionnel au sport de masse. Cette crise a mis en lumière les excès et la fragilité du modèle économique du sport professionnel et la nécessité d’une régulation plus globale, durable et véritablement responsable.
De son côté, le mouvement sportif associatif doit urgemment faire sa mue et proposer une offre réellement adaptée aux besoins nouveaux de cette société durable. Ce nouveau modèle suppose aussi de revoir complètement la place du sport à l’école pour que la pratique d’une activité physique et sportive soit au cœur de l’éducation de nos enfants et ce, dès leur plus jeune âge.
Nous, signataires, nous engageons à mettre toute notre énergie, dans nos institutions et entreprises respectives, mais aussi nos vies personnelles pour accompagner ce changement et permettre au sport de jouer pleinement et de manière responsable son rôle d’acteur majeur et d’accélérateur de cette transition sociétale.
De plus, à l’instar du documentaire « Demain » qui a mis en avant de nombreuses expériences abouties dans différents domaines partout dans le monde, nous souhaitons lancer une plateforme mettant en avant et diffusant toutes les bonnes initiatives du sport pour inspirer et engager le plus de monde.
Chiche ? Alors retrouvez-nous sur : www.lesportdapres.fr
Consultez la tribune ici