Par le député de la Première circonscription du Cher, François Cormier-Bouligeon.
Je profite de la matinée de transport entre Varsovie et Wedrzyn pour vous raconter les deux premiers jours de mon déplacement en Pologne pour la Commission de la Défense nationale et des Forces armées de l’Assemblée nationale.
Jour 1, mardi.
Nous filons directement de l’aéroport Frédéric-Chopin de Varsovie où nous venons d’atterrir jusqu’à l’Ambassade de France où nous sommes reçus longuement par Étienne de Poncins, Ambassadeur de France en Pologne et ses conseillers. Nous échangeons sur la situation politique, économique et militaire de la Pologne et le rôle central qu’elle est amenée à tenir ces prochains mois en Europe où elle exercera la présidence de l’Union au premier semestre 2025, tandis que son Commissaire Piotr Serafin, en charge du Budget, préparera le cadre pluriannuel financier 2028-2034 de l’UE.
Sortie du joug soviétique en 1989, la Pologne est membre de l’Otan depuis 1999 et de l’Union européenne depuis 2004. Elle compte 38 millions d’habitants et possède une économie dynamique qui tend à rejoindre la moyenne haute européenne grâce à une politique de soutien considérable de l’Union européenne. Elle a connu en 2023 une grande alternance avec la victoire de la coalition démocratique sur le PIS, parti d’extrême droite au pouvoir depuis 2015.
La Pologne est en première ligne du front oriental avec des frontières avec la Russie via l’oblast de Kalliningrad, avec la Biélorussie et avec l’Ukraine. Elle consacre des moyens importants pour bâtir une des armées les plus importantes en Europe.
Notre entretien avec le général Dynamowski étant décalé au ledemain, nous avons l’opportunité de visiter la vieille ville de Varsovie. Détruite à 90% pendant la seconde guerre mondiale, elle a été partiellement reconstruite. Le château royal a été reconstruit à faisant appel uniquement aux dons privés des Polonais et des amis de la Pologne. Nous sommes allés sur quelques lieux fréquenté dans leur enfance par Frédéric Chopin et Marie Curie. Nous nous sommes recueilli devant la tombe du soldat inconnu polonais.
Jour 2, mercredi.
Journée dense où nous avons pu concentrer cinq entretiens de haut niveau avec :
- le général de corps d’armée Karol Dynamoski, premier adjoint du chef de l’état-major général des Forces armées polonaises.
- Paweł Zalewski vice ministre de la Défense, chargé des relations internationales.
- Jan Grabowski du board de PGZ, principal groupe d’armement polonais.
- Andrzej Grzyb, président de la commission de la défense nationale de la Sejm, Diète polonaise, équivalent de l’Assemblée nationale.
- le général de corps d’armée Dariusz Łukowski, chef adjoint du Bureau de Sécurité Nationale (BBN).
La Pologne ressent de façon très vive la menace russe. Les services de renseignement pensent que la Russie attaquera un pays de l’Otan d’ici trois à dix ans. Les attaques hybrides (cyber-attaques notamment) sont déjà très nombreuses. L’article 3 du traité OTAN impose à ses États membres de se préparer à une guerre (cf. ci-dessous). C’est ce que fait la Pologne en consacrant 4% de son PIB à la défense (la norme OTAN est à 2% qui est le niveau français). L’armée compte 200.000 hommes et a pour objectif de monter à 300.000. Elle remplace progressivement l’armement issu de la période soviétique par de l’armement moderne et efficace occidental (US, UE dont Pol.) et coréen.
Les enjeux de coopération avec l’armée française et l’industrie de défense française sont majeurs. Nous avons plaidé tout au long de nos échanges avec nos amis polonais pour le renforcement de ces coopérations mais aussi pour une ambitieuse politique de défense européenne : renforcement des armées nationales, renforcement du pilier européen au sein de l’Otan, renforcement des instruments européens de soutien (en particulier financiers) pour un appui très prioritaire aux entreprises européennes afin de construire l’autonomie de la sécurité européenne.
Cette sécurité (à 360 degrés) sera l’axe majeur de la présidence polonaise de l’UE en 2025.
Jour 3, jeudi.
Départ à 7h de Varsovie pour cinq de route afin de rejoindre le camp militaire où les soldats français forment leurs frères d’armes ukrainiens. J’y arrive dans quelques minutes pour passer plusieurs heures avec ces soldats.
Retrouvez quelques photos prises pendant ces deux premiers jours en Pologne sur ma page Facebook : https://www.facebook.com/francoiscormierbouligeonmajoritepresidentielle/posts/pfbid0H2dxLwWyrsrxLnjkkCejDcJjajFtxbz7QHU6r5Gy8uKz1P7Y7TDhhwize4veNrESl
